Chantal Stoman

Suite

29 mai 2017 18:30

Librairie Folies d’Encre

9 avenue de la Résistance 93100 Montreuil

    LECTURE DÉDICACE
    Invitée: Chantal Stoman
    Durée : 1 h
    La photographie est devenue centrale dans nos modes de communication. Qui a appris à la lire?
    Chantal Stoman raconte “Jérusalem” (Portraits de Villes –  Editions Be-Pôles, 2016). Lire la ville à travers l’image, un engagement.

    Chantal Stoman
    Chantal Stoman est une photographe française qui vit et travaille à Paris. Son travail se penche sur l’humain dans la ville.

    Après un long parcours international en tant que photographe de mode, depuis 2005 le travail de Chantal Stoman s’inscrit dans une démarche personnelle qui lui a permis d’acquérir une reconnaissance dans le monde de l’art. Lors d’un séjour au Japon, fasciné par la relation particulière que les femmes japonnaises entretiennent avec le luxe et la mode, la photographe décide de débuter un projet personnel, A WOMAN’S OBSESSION.

    Élargissant sa focale, c’est ensuite depuis les autoroutes aériennes qu’elle s’attache à observer l’humanité qui se cache au coeur des grandes villes avec LOST HIGHWAY, A PHOTO PROJECT. Tokyo, Sao Paulo, Le Caire, Hong Kong, Bombay, LOST HIGHWAY raconte cette part commune à toutes les grandes citées, là où les frontières n’existent plus.

    La passion pour le contemporain, et son incarnation la plus massive – la “ville monde”, en extension continue de Tokyo jusqu’à Sao Paulo – n’ont pas entamé de sensibilité à son regard pour la ville verticale, celle qui se donne à voir et à vivre dans l’épaisseur du temps.

    Le travail de Chantal Stoman a ensuite été réalisé à Rome puis à Jérusalem, avec ses projets L’IMAGE CULTE et WALKING DISTANCE témoigne de son tropisme vers les “villes mythes”. Ces villes qui racontent, dans le profond, une histoire et qui font l’Histoire. L’attention au détail, – la traque d’un sens, logé parfois dans une boîte aux lettre – introduisent une interrogation, une réflexion, un suspens poétique, ajoutant à la photographie la promesse d’une suite.

    “Jérusalem” (Portraits de Villes –  Editions Be-Pôles, 2016)
    Pour ce nouveau “Portraits de Villes”, Chantal Stoman nous invite à déambuler dans une cité riche de 3.000 ans d’histoire: Jérusalem. Elle s’attache aux détails qui en font sa spécificité, qui symbolisent l’harmonie et la vie. Ce voyage est comme une fenêtre que l’on ouvre vers l’ailleurs, vers l’autre. Un courant d’air chaud traverse la fenêtre de sa chambre, Chantal Stoman est à Jérusalem. Une ville qu’elle connaît, qu’elle aime. Elle nous la fait découvrir à travers ce qu’elle nomme le Walking Distance : il n’y a plus d’Est, plus d’Ouest. C’est un voyage qui soude la ville et les cultures avec douceur, chaleur et espoir. Il reste une Jérusalem unie et prête à partager ses secrets d’un bout à l’autre mais surtout au détour de cette rue… Celle qui contient toutes les rues de ville. Au fil des pages, les photos, prises à l’argentique, s’associent comme les pièces éparpillées d’un puzzle oublié pour nous guider dans cette ville de vents et de lumières. Au hasard de cette ballade contemplative l’objectif de Chantal fait parler la pierre blanche de Jérusalem ; une roche mythique et incontournable qui unie l’antique cité et lui donne ce visage si lumineux. Partout notre regard se pose sur une ville qui esquisse les contours de la vie sans réellement la montrer. Comme déshumanisée et pourtant si humaine, Chantal Stoman suggère l’humain plus qu’elle ne le photographie. Ici, la main sur le visage, là-bas, une silhouette qui se reflète dans la vitrine, au loin un homme de dos, un enfant qui marche… Ici, la rencontre ne sera jamais frontale dans ce que la photographe qualifie de  » ville la plus médiatisée du monde « . Finalement, la vie se concrétise au travers du linge qui sèche à tous vents, des morceaux de pain laissés en offrandes pour les nécessiteux, d’un livre ouvert sur le sol… Le Jérusalem de Chantal Stoman est fait de jeux d’ombres comme autant de pleins et de déliés auxquels s’ajoutent les indices d’un quotidien que nous n’aurons pas le droit de voir. On se retrouve devant un mur, une fenêtre, une porte, des volets, une grille… L’importance de ces humbles et communs éléments architecturaux font de Jérusalem, la ville des seuils, des transitions entre un dedans et un dehors, entre un monde et un autre, rappelant sans cesse ce jeu de passages entre une Jérusalem céleste et terrestre. Puis, on lève la tête vers ce ciel bleu, interminable, strié d’un jaune soleil qui ne cesse de briller. Soudain, les portes closes de la vieille ville s’ouvrent sur des collines baignées d’une lumière dorée. En laissant notre regard embrasser les paysages qui entourent Jérusalem, Chantal fait de ce voyage sur papier une expérience intime.